Mikaël nous parle de l'entretien de ces cheveux bouclés

Mikaël, co-fondateur de l’agence PMS² qui met le cinéma au service de votre entreprise

Bonjour Mikaël, as-tu toujours porté tes cheveux longs ?

Non, je suis passée par plusieurs coiffures avant de trouver celle qui me convenait. Au collège, vers 13/14ans, je m’étais laissé pousser les cheveux parce que je voulais faire des locs. J’avais des cheveux un peu frisés et je ne trouvais pas de bon compromis. Soit c’était très très court et je n’aimais pas, soit c’était long mais aucun intermédiaire possible.

Comment as-tu fait des locs ?

J’aimais beaucoup la culture rastafari et ça m’a influencé dans mon choix. Je les ai gardé un an avant de les couper. Je me lavais les cheveux mais je ne les coiffais pas, pas de peigne, ni de produit autre que le shampoing.

Au final, c’était un peu le « bordel », pas mal bouclé à des endroits et des nœuds à d’autres. A l’époque, je trouvais ça bien, certainement pour le côté provocateur.

Quelles ont été les réactions de tes proches ?

Mes profs n’aimaient pas du tout mais ma mère n’était pas opposée.

Pourquoi les avoir coupé ?

J’étais scolarisé dans un lycée plutôt bourgeois de Marseille.  A mon arrivée en première, j’ai vite compris que ce n’était pas du tout la tendance. J’étais dans une classe d’élite et c’était le moment où les résultats étaient importants. Tout le monde parlait de prépa, médecine etc… C’est à ce moment précis que j’ai coupé mes locs. Je voulais quelque chose d’un peu différent mais au final, j’ai craqué et je suis rentré dans le moule.

Après les locs ?

Je suis resté avec une coiffure intermédiaire, pas forcément très belle pendant un petit moment. C’était assez bizarre, plus long derrière. J’allais chez le coiffeur tous les 3 à 6 mois, dès que je n’arrivais plus à les coiffer ou que c’était trop bizarre.

Ca ne me plaisait pas, je ne m’y retrouvais pas mais tant pis, je me coiffais comme ça, faute d’alternatives.

Comment es-tu passé aux cheveux longs ?

J’ai laissé pousser mes cheveux lorsque j’ai eu mon premier CDI il y a 4 ans. Je pouvais me permettre de le faire d’autant plus que le cadre me le permettait. Il s’agissait d’une association féministe. Quand mes cheveux ont atteint une bonne longueur, j’ai rasé derrière, au niveau de la nuque.

Depuis 6 mois, j’ai quitté mon poste pour me mettre à mon compte. J’organise des projections privées pour les entreprises afin de sensibiliser les employés à des enjeux sociétaux comme l’égalité entre les femmes et les hommes. Ma coiffure est en adéquation avec les valeurs que je représente.

Comment entretiens-tu tes cheveux ? Un produit favori ?

Lorsque j’ai laissé pousser mes cheveux, j’ai demandé des conseils à mon coiffeur. Celui-ci m’a recommandé d’appliquer l’après shampoing sur cheveux humides. J’ai fait la même chose avec des masques ensuite. Ca avait un bon rendu mais je n’étais pas à 100% convaincu.

Je n’utilise pas beaucoup de produits si ce n’est un shampoing de la marque Naturalia. Entre deux shampoings, j’applique de l’huile. J’ai testé l’huile de mangue et l’huile de coco. Cette dernière me convient parfaitement et elle est plus simple à trouver.

Tu as vu le film « Ouvrir la voix » d’Amandine Gay, qu’en as tu pensé ? As-tu découvert des choses ?

C’était bouleversant ! C’est la première fois que j’entendais des femmes noires parler de racisme, de manière claire, compréhensible et concrète. C’était frappant car l’histoire de la colonisation est trop peu connue et les statistiques ethniques inexistantes en France. Pour la première fois, nous avons pu entendre ce discours. Certaines de ces histoires étaient violentes. Nous ne pouvons pas les imaginer à moins de les avoir vécues.

Tu évolues dans le milieu du cinéma, comment interprètes-tu la sortie du film entièrement pris en charge par Amandine Gay ?

Contrairement au marché français, le marché américain est plus axé sur la demande et sur l’actualité. A mon sens, le mouvement Black Lives Matter a influencé la production et la sortie du film « Les Figures de l’Ombre » qui parle de femmes noires ingénieurs à l’époque de la guerre froide par exemple. En France, les acteurs économiques sont rémunérés grâce aux subventions donc ce ne sont pas les mêmes objectifs, ni les mêmes enjeux ni la même temporalité.

Il est difficile en France de faire du cinéma qui parle des cultures africaine et afro- caribéennes. A titre d’exemple, Maimouna Doucouré a réalisé un court métrage décrivant la polygamie dans la communauté africaine en métropole. Dans un premier temps, elle n’a pas obtenu de financement auprès du Centre National du Cinéma. Selon la commission à laquelle elle avait postulé, elle donnait une mauvaise image de sa communauté.

Merci Mikael !


Si vous n’avez pas déjà vu « Ouvrir la Voix« , sachez qu’il y a encore des dates et des projections en présence d’Amandine Gay !

Et si vous ne savez pas quoi faire ce weekend, que vous n’avez pas encore vu Black Panther, filez le voir ! 

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