Ribabe, rayonnante avec ses cheveux frisés

Ribabe où comment modifier la perception du mot « gréné » dans ses chansons

C’est d’abord sa musique que j’ai découvert. Puis, ses paroles m’ont interpellé et notamment l’utilisation du mot gréné. Ce n’est pas un mot que j’entends si souvent et quand j’y pense, j’imagine (a tord) quelque chose de dure. Lors de ma rencontre avec Ribabe, nous avons discuté de sa passion pour la musique, le projet sur lequel elle travaille mais aussi ses cheveux. Nous avons évoqué la perception que l’on en a et qui diffère en fonction de l’endroit ou on se trouve puis elle m’a parlé des petites recettes de son enfance.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Ribabe, je suis originaire de l’Erythrée, j’ai grandi à Tours  et Je chante depuis toujours. J’ai sorti un projet cet été et en ce moment, nous sortons les clips.

« Il y a 4 mois, c’était  “Summer Love” et plus récemment,  le clip de “Retro”. »

Je dis “nous” parce que nous sommes une équipe de 4, Mike, Arno, Rachelle Allison et enfin moi. C’est en cherchant des choristes pour Rachelle qui assurait la première partie d’Erik Pedurand que nous nous sommes rencontrés. Nous avions le même univers et nous avons décidé de travailler ensemble.

« Ne me demandez pas de le décrire, c’est impossible par contre, vous pouvez le découvrir en écoutant le projet. Il est composé de morceaux très différents qui représentent chacun cet univers. »

Ecoutez plutôt :

https://www.youtube.com/watch?v=UBF_otpnDFM

Nous nous rencontrons pour parler cheveux. Dans ta musique, le terme “gréné” revient, qu’est ce qu’il signifie pour toi ?

Bien souvent, quand on pense crépus et grénés, on pense à des termes péjoratifs. Il faut arriver à inverser cette image.

« Ils sont synonymes de complication, de dureté autant pour les hommes que pour les femmes. »

Dans les Antilles, on utilise de nombreux termes qui sont à la base péjoratifs pour se définir. Ils font partie du langage quotidien. Nous avons volontairement employé dans la musique le mot crépu et le mot gréné parce qu’il faut que les mentalités évoluent. Dans Rage, cela représente la force.

Tu parles des Antilles mais qu’en est-il en Afrique ?

C’est encore imprégné et tout dépend de l’endroit où on se trouve. En Afrique de l’Est, porter des tissages sera plutôt synonymes de cheveux abimés ou d’un manque d’entretien. En Afrique de l’Ouest, c’est différent. Le fait de s’éclaircir la peau ou porter la nouvelle perruque veut dire que tu es une femme moderne.

« D’ailleurs, il y a beaucoup de femmes qui ont des cheveux crépus longs mais préfèrent porter des perruques. »

Parlons de tes cheveux, peux-tu les décrire et est-ce que tu les connais bien ?

J’ai des cheveux secs qui sont entre frisés et crépus. Notre relation est conflictuelle. Je pourrais prendre l’image du couple pour la décrire.

« Je ne sais jamais à quoi ils vont ressembler et ce sont souvent eux qui décident. » 

En fonction de leur humeur du jour, je vais adapter ma coiffure. Par exemple, ce matin, j’avais de jolies boucles qui dehors se sont transformées en afro. Du coup, j’ai capitulé et je les ai attaché.

Tu as toujours porté tes cheveux naturels ?

Plus jeune, j’avais les cheveux extrêmement longs car on me les tressait souvent. Puis, mon père s’en est occupé et il a fini par faire un défrisage.

Qu’est-ce qui t’a motivé à arrêter les défrisages ?

A 16 ans, je voulais déjà arrêter. Je ne les défrisais plus mais c’était la mode des cheveux lisses. J’ai grandi à la campagne où j’étais entouré de personnes qui n’utilisaient pas de produits efficaces sur mes cheveux.

« J’avais bien mes tantes qui étaient au pays et me conseillaient de faire des bains d’huiles etc… Je ne les écoutais pas alors qu’au final, ce sont ces mêmes techniques que j’utilise maintenant. »

Puis, j’ai fait un voyage chez une de mes tante à Londres. Elle m’a fabriqué un produit appelé Léhraï à base de crème épaisse. Je suis rentrée en me disant qu’entretenir mes cheveux au naturel était possible. J’ai commencé à introduire une routine capillaire mais je n’étais pas vraiment assidue.

Ce n’est qu’à mon arrivée à Paris depuis 2012 que j’ai trouvé de meilleurs produits et une routine un peu plus adaptée à mon rythme.

Est-ce que tu aurais une anecdote à raconter par rapport à tes cheveux ?

J’ai une anecdote avec mes cheveux défrisés. Lors de mon premier défrisage, j’avais 8 ans et je me souviens encore qu’en sortant de la salle de bain, il y avait le clip “Try Again” d’Aaliyah. J’avais carrément l’impression d’être elle. J’étais beaucoup trop contente et j’ai même appris la choré.

« J’avais l’impression de ressembler à une poupée et d’être enfin coiffée. Mais au final, c’était faux, je l’avais toujours été. »

Je vois la même situation avec mes petites soeurs qui sont au lycée. C’est la période où tu veux rentrer dans le moule. Pourtant, elles ont les cheveux bouclés pour une et plutôt ondulés pour l’autre mais c’est avec les cheveux lisses qu’elles ont l’impression d’être coiffées. J’ai adoré voir le film Black Panther, il y a un message fort, les jeunes peuvent s’identifier et c’est très important.

« C’est primordiale d’avoir des exemples. »

Est-ce qu’il y a un produit dont tu ne peux pas te passer ?

J’utilise le Hair Mayonnaise tous les 15 jours mais si je dois conseiller un produit, je dirais la marque Cantu.

Est-ce que tu as un coiffeur à recommander ?

Gilles Boldron, peut être un peu cher mais c’est super.

La coiffure que tu portes le plus ?

Si j’ai un chignon comme aujourd’hui, ça veut dire que mes cheveux et moi sommes en conflit.  Ca dépend !

Merci Ribabe !


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