Herve Despois, fondateur de Afrocks, plateforme de mise en relation entre coiffeurs et particuliers

Hervé Despois, CEO d’Afrocks, entreprendre à Londres

Nous vous proposons le temps d’une lecture de découvrir une start-up venue de Londres…

Si vous nous suivez depuis un moment, vous devez connaître MaCoiffeuseAfro ou Nappyme car nous les avions rencontrés. Si non, il s’agit de deux starts-up facilitant la mise en relation entre les coiffeurs spécialisés dans le cheveu texturé et les particuliers. Désormais, Londres compte une start-up similaire créée par un Guadeloupéen, Afrocks. Si le principe reste le même, nous avons été curieuse de connaître son parcours et ses motivations. Pour nous, il était évident que contrairement à la France, la situation semble différente en Angleterre et trouver un coiffeur plus facile. Au fil de la discussion, nous avons découvert qu’une fois cette étape passée, c’est notre emploi du temps et notre désir de flexibilité qui créent des opportunités.

  1. Est-ce que tu peux décrire Afrocks ? Le projet ? L’équipe ?

Afrocks est une plateforme de mise en relation entre particuliers et coiffeurs spécialisés dans les cheveux naturels et les locks. Pour l’instant, nous ciblons uniquement le marché Londonien car c’est celui que nous connaissons le mieux.

L’équipe Afrocks est composée de trois personnes. Hervé Despois, Régis Rolnin et Stella.

Hervé est le CEO d’Afrocks, Régis Rolnin, son associé est en charge de la partie développement business notamment le recrutement et la prospection des coiffeuses tandis que Stella est la représentante de l’équipe sur place. C’est elle qui se déplace dans les différents évènements et salons à Londres.

« Nous sommes une petite équipe de trois personnes où les rôles sont définis bien qu’ils nous arrivent quand même d’échanger les tâches en fonction de nos disponibilités »

 

  1. Comment recrutez-vous vos coiffeuses et comment garantissez-vous la satisfaction du client ?

Nous faisons un entretien téléphonique ou en face à face avec toutes les coiffeuses qui postulent sur la plateforme. Nous en profitons pour les découvrir et voir leur portfolio. Nous discutons beaucoup avec elle pour comprendre leur motivation et leur sens du service client. C’est une fois leur casier judiciaire validé que nous les validons.

Après chaque prestation, les clients peuvent noter et laisser un commentaire sur leur expérience. Cette appréciation nous permet de faire régulièrement le point avec les coiffeuses sur leurs notes et leurs états d’esprits.

Afrock, plateforme spécialisée pour la recherche de coiffeurs spécialisés dans les cheveux crépus, frisés et avec des locks

  1. Comment est venue l’idée de créer Afrocks ?

L’idée est partie de ma propre expérience. J’ai vécu pendant 10 ans en Angleterre et durant cette période, je portais des locks. Je n’habitais pas dans le centre de Londres et il m’arrivait de manquer de temps et d’énergie pour me rendre dans un salon. Sans me déplacer, il était impossible de trouver un coiffeur rapidement et à proximité.

Je suis parti en Martinique au moment où je suis devenu père pour la première fois. J’ai eu du mal à retrouver un travail, soit j’avais trop d’expériences soit je n’avais pas le bon diplôme. A force, j’ai fait du conseil pour des start-ups et même si j’avais coupé mes locks, l’idée a fait son chemin.

 

« A force, j’ai fait du conseil pour des start-ups et même si j’avais coupé mes locks, l’idée a fait son chemin »

 

  1. Comment passe-t-on de l’idée au projet concret ?

En arrivant à Londres, je me suis reconverti. Je me suis formé en autodidacte au métier du web sans avoir de diplôme au préalable. Avec mon anglais approximatif, c’est pourtant comme ça que j’ai décroché mon premier travail. C’est aussi de cette manière que j’ai commencé Afrocks. J’ai appris certains langages, je me suis formé via internet et petit à petit, la plateforme a pris forme.

Pendant un an, nous avons testé la version beta auprès de certains consommateurs et nous l’avons lancé en Janvier 2017.

« J’ai appris certains langages, je me suis formé via internet et petit à petit, la plateforme a pris forme. »

Afrocks, start-up anglaise spécialisée dans la recherche de coiffeurs pour cheveux crépus, frisés et avec des locks

  1. A Paris, des applications semblables ont vu le jour car il y a un manque de salons spécialisés dans le cheveu crépu, frisé et bouclé. Ce n’est pas la même situation en Angleterre car il y a beaucoup plus de salons. Comment compter vous vous démarquer ?

C’est assez étrange car même si le marché semble mature, les projets technologiques sur ce secteur se font rares. Afrocks a été la première plateforme de ce type à se lancer sur la réservation en ligne. Depuis, quatre projets similaires sont déjà en préparation. Que le meilleur gagne !

« C’est une expérience à part entière, pratiquement spirituel. Lorsqu’on ressort du salon, on est fière de ses cheveux. »

C’est un marché dynamique. On voit beaucoup de femmes portées leur cheveux naturels, et de marques se lancer. C’est vrai qu’il existe de nombreux salons et l’ambiance y est conviviale. Les gens sont bienveillants. Peu importe ton cheveu ou ta longueur, ils te complimentent. C’est une expérience à part entière, pratiquement spirituel. Lorsqu’on ressort du salon, on est fière de ses cheveux.

« L’ambition d’Afrocks n’est pas d’éloigner une population des salons de coiffures mais bien de faciliter la vie de jeunes actifs connectés. »

L’ambition d’Afrocks n’est pas d’éloigner une population des salons de coiffures mais bien de faciliter la vie de jeunes actifs connectés. Par choix, la population qu’on vise accorde moins de temps aux coiffeurs. Elles cherchent à caser ce service dans un créneau de leur emploi du temps mais non plus l’inverse. 

« Elles cherchent à caser ce service dans un créneau de leur emploi du temps mais non plus l’inverse. »

  1. Si nous comprenons bien, Afrocks ne verra pas le jour en France ?

Ayant vécu à Londres, c’est naturellement que je me suis tourné vers ce marché. Au moment du lancement, nous avons vu que des plateformes comme Macoiffeurseafro et Nappyme étaient bien implantées donc ce n’est pas notre priorité. Par contre, nous nous concentrons beaucoup plus sur les Antilles et l’Afrique. Ce sont clairement des marchés qui nous intéressent.

  1. Un conseil pour des entrepreneurs qui souhaitent se lancer ?

 Au delà du très traditionnel « n’arrêtez pas de vous battre, ne lâchez rien », le conseil que je pourrais donner et que j’ai vécu est que lorsqu’on a une idée, il ne faut pas attendre. Il faut en parler autour de soi, à sa famille, à des amis, à des étrangers afin d’avoir des retours. C’est en parlant du projet qu’on pourra avoir une idée de ce que les gens veulent réellement. Il ne faut pas avoir peur qu’on vole l’idée, ça peut arriver mais surtout sur des projets d’innovation.

« C’est en parlant du projet qu’on pourra avoir une idée de ce que les gens veulent réellement »

Aussi, il faut essayer d’aller vite afin de sortir quelque chose sur le marché. Même si on n’a pas les compétences techniques, on peut improviser. Les premiers retours clients sont primordiaux, ils vont permettre de modifier et de faire évoluer le projet dans le bon sens.

Dans le cas d’Afrocks, notre première idée était un annuaire. Au fur et à mesure des retours, nous avons très vite découvert que les gens souhaitaient payer directement sur la plateforme. Le projet a donc évolué.

« Il faut se lancer. On dit souvent qu’il faut avoir honte de son premier produit. L’essentiel est d’occuper l’espace. »

  1. Une personne qui t’a inspiré pour te lancer ?

Je n’ai pas vraiment eu de personnes qui m’ont inspiré même si je lis beaucoup sur ce secteur. C’est surtout une situation qui m’a inspiré. Le fait de se sentir à l’arrêt m’a poussé à lancer mon projet et de suivre mon propre chemin.

« Face aux petites galères de la vie, rien n’est jamais figé et monter une entreprise avec du courage et de la détermination est possible. »


Si leur actualité vous intéresse, retrouvez Afroks sur leur site, leur page Facebook, leur instagram et leur blog !

1 réflexion sur “Hervé Despois, CEO d’Afrocks, entreprendre à Londres”

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