Réjane, présidente de SciencesCurls

Réjane, présidente de l’association SciencesCurls de SciencesPo

Parle-nous de toi, as-tu toujours porté tes cheveux naturels ?

Pas du tout ! Je me suis défrisée les cheveux pendant 10 ans et je ne suis naturelle que depuis 3 ans. J’ai commencé les défrisages de manière presque automatique, en faisant comme ma mère et ma grand-mère en Martinique. Porter mes cheveux naturels n’était même pas une option. Pour moi, mes repousses naturelles étaient un défaut, il fallait qu’elles disparaissent, comme un bouton !

Quel a été le déclic  ?

Tout a changé lors de mon échange Erasmus en Espagne à Salamanque : impossible de trouver du produit ou un salon pour me défriser, j’étais démunie ! Lorsque mes parents sont venus me voir, à ma demande ils m’ont ramené un pot de défrisant. Je me suis dépêchée de l’appliquer et je me suis brulée les ¾ du crâne. J’ai dit à ma mère à ce moment-là : « Regarde-moi bien, c’est la dernière fois que je fais ca. Ce n’est pas normal de souffrir autant pour modifier les cheveux qui sortent de mon crâne ». Et ça a vraiment été mon dernier défrisage !

Comment as-tu géré ta transition ?

J’attachais toujours me cheveux en chou et je plaquais les repousses avec du gel. La combinaison des deux textures devenait vraiment moche, j’avais un casque de cheveux naturels et des longueurs effilochées… Un jour,  je me suis décidée à couper les longueurs et tout est rentré dans l’ordre !

A cette époque je suis beaucoup allée chercher des informations en ligne. J’ai testé beaucoup de produits et coiffures pour comprendre mon cheveu. Les blogueuses et vlogueuses aident beaucoup à ce moment-là et on développe une relation très forte avec elles ! Aujourd’hui, on peut se créer son propre panthéon de références beauté en choisissant à qui s’identifier. On a enfin des modèles qui nous ressemblent et qu’on trouve beau, ce qui aide à prendre confiance en soi.

Comment les entretiens-tu aujourd’hui ?

Au début je voulais tout savoir, tout tester, je touchais mes cheveux tout le temps, c’était l’excitation de les découvrir ! J’étais aussi très exigeante : je voulais qu’ils bougent, qu’ils soient comme ci, comme ça… Je suis beaucoup moins obsédée aujourd’hui. J’ai appris à accepter une certaine forme de flou autour de la maîtrise de mon cheveu et je les laisse vivre.

Personnalité qui t’inspire ?

Il y en a beaucoup ! J’admire les personnes qui ont des idées de business avec une dimension éthique et responsable. Je pense par exemple à Didier Mandin, qui s’est lancé avec sa sœur Gwladys au moment où le sujet du cheveu afro n’était pas encore d’actualité : il fallait oser ! L’engouement qu’ils ont créé autour de la NHA est incroyable !

Je pense également à Clarisse Libène et Aude Livoreil qui sont passionnantes et précurseurs.

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